Thierry interview Miss Girardi de RAZORBACK RECORDS
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VS : Bonjour Jill. Pourrais-tu nous faire un petit historique du label ?
Jill : En tout premier lieu, je voudrais te remercier tout particulièrement de donner à RAZORBACK l’opportunité de se faire connaître d’avantage en France !zombiesmall.gif (20035 octets)
RAZORBACK a débuté en 1998, alors que mon partenaire Billy Nocera et moi-même avions arrêté de travailler pour nos labels respectifs afin d’en démarrer un nouveau, plus ciblé. Notre premier disque a été celui d’ENGORGED " Death metal attack 2 ". Nous avons débuté avec un petit budget car nous étions limités en ressources. Nous n’étions pas certains de ce que le futur allait nous réserver. Mais cinq ans plus tard nous sommes toujours là et de plus en plus forts.

VS : Est-il actuellement facile de gérer un label de métal extrême comme le votre, aux USA ?
Jill : C’est difficile à dire car gérer Razorback est à la fois facile et difficile. Nous avons nos tâches respectives que nous considérons comme faciles car nous les exécutons chaque jour depuis tant d’années qu’elles sont devenues routines. Nous faisons cette partie du travail sans presque y penser. Je parle bien entendu des commandes, des inventaires, de la gestion des stocks, des empaquetages, des expéditions, etc… C’est la partie facile. Le plus dur c’est de nous améliorer dans ce que nous faisons déjà : passer par de nouvelles technologies, de nouveaux programmes, de travailler sur la distribution, sur les nouvelles taxes et les nouvelles législations commerciales…

VS : Il semble que Razorback commence à bénéficier d’une bonne réputation dans le milieu underground. Penses-tu planifier une distribution plus importante de par le monde ?
Jill : Nous avons désormais des distributeurs exclusifs au Canada, au Royaume Unis, en Suède et au Japon. En Amérique nous avons un bon nombre de contacts dans la distribution au travers d’échanges et surtout nous sommes notre propre distributeur. Mais nous essayons toujours d’avancer et de gagner du terrain. Et ce n’est certainement pas encore assez...

VS : Que répondrais-tu aux sarcasmes de ceux qui prétendent que Razorback ne dispose, dans son catalogue, que de clones de CARCASS ?
Jill : Je penserais tout simplement qu’ils n’ont pas fait suffisamment attention. Il peut leur sembler que nos groupes sont des clones de CARCASS mais ont-ils réellement écouté ? En regardant nos groupes de plus près, on peut entendre des choses très spécifiques et originales sur chacune de nos signatures. Quiconque prétendrait, après avoir entendu ne serait-ce qu’une chanson, que nous ne sortons que des ersatz de CARCASS en guise de cd, devrait reconsidérer ses connaissances dans ce genre de musique.

VS : Les ventes de cd métal ne cessent de chuter en Europe actuellement. Est-ce la même chose aux USA ?
Jill : Je crois qu’il y a des cycles avec des hauts et des bas. Tu auras des mois où tu ne sauras plus où donner de la tête avec des tas de commandes et puis il y aura des périodes où tu songeras à vendre ta collection de vieux nounours sur eBay pour pouvoir te nourrir. Ha, ha, en fin de compte ce n’est pas aussi morne que cela, il y a de bons et de mauvais mois.ics.gif (80170 octets)

VS : A ton avis, quelle est la raison la plus probable pour expliquer cette baisse des ventes ?
Les cdr gravés, Internet, les MP3, trop de sorties, trop de labels, moins de fans de métal que dans le passé ou encore des disques trop chers… ?
Jill : Probablement un peu de tout ça, sauf que je ne pense pas qu’il y ait moins de fans de métal que jadis. Je pense également que les ventes peuvent aussi être mauvaises par manque de promo. Si les gens ne savent rien de tes sorties, comment veux-tu qu’ils les achètent ?

VS : Quel genre de décision pourriez-vous prendre pour endiguer ces baisses des ventes (si toutefois vous en avez…) ?
Jill : Quand nous avons des baisses de ventes qui durent un peu, nous avons quelques parades pour nous en sortir comme faire du déstockage et ce genre de truc. Mais je pense que les choses finissent toujours par revenir à la normal, si tu sais attendre un peu.

VS : Penses-tu qu’il existe encore un futur pour le cd ? Avez-vous déjà songé à vendre des MP3 par le biais du net ou encore à sortir des cd/DVD jumelés ?
Jill : Il y aura toujours un futur pour le cd. La nouvelle technologie DSD est tellement démente. C’est si pur et clair que cela sonne comme si le groupe jouait dans la pièce pour toi. Bien sûr, je n’ai pas encore entendu beaucoup de cd en DSD aux USA. Je ne sais pas ce qu’il en ait au sujet de la France ni même de l’Europe mais j’achète beaucoup de cd à Hong Kong et ils sortent ou sont quasiment tous réédités en DSD. Je ne crois pas que nous devrions nous faire du souci au sujet de l’éventuelle disparition du format CD alors qu’il y aura toujours des gens qui seront prêts à payer pour un excellent son. En ce qui concerne les sorties plus underground, je pense qu’un déclin des ventes ne fera que disperser le troupeau si j’ose dire. Les labels qui encaisseront cette baisse de régime survivront. Il leur faudra juste être plein de ressources. Je me demande parfois ce que nous ferions si les choses tournaient mal pour Razorback (touchons du bois) mais je ne me fais pas vraiment de soucis à ce sujet. Je suis le genre de personne qui veut toujours avoir un plan de secours. Si cela tournait au vinaigre (touchons du bois encore), nous évoluerions vers de la distribution de films d’horreur asiatiques ou d’art martiaux. Un autre de nos grands intérêts…

VS : La seule chose qu’on ne peut copier reste la performance scénique mais il semble que le public déserte les salles en France. Est-ce la même chose aux USA ? Quelle est ton opinion à ce sujet et y-a-t-il une explication logique à cela ?
Jill : Je ne sais pas trop. Je ne vais pas aux concerts. Je n’y suis pas allée depuis environ cinq ans, peut-être même plus... J’avais l’habitude de passer ma vie aux concerts. Je travaillais comme barmaid dans un club métal jusqu’à ce que je réalise… " Hey je déteste ça ! Je ne supporte pas la foule, la fumée de cigarette, les râleurs qui attendaient jusqu’à 3 heures du mat pour voir un groupe jouer 20 minutes (ndt : ça me rappelle quelque chose…) etc… ". Peut être que c’est moi le problème, ha ha !

VS : Comment vois-tu le futur de Razorback records et plus généralement celui du métal dans le business de la musique ?
Jill : Je crois qu’il y a un futur prometteur devant nous. Cela évoluera sans doute vers quelque chose de complètement différent mais cela ne s’arrêtera pas de si tôt !

VS : Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions Jill…
Jill : Merci encore ! J’espère que mes réponses ne seront pas trop ennuyeuses ! Allez tous jeter un œil sur notre site http://www.razorbackrecords.com/